Comprendre le mix énergétique, avec un focus sur la France
Le mix énergétique représente l’ensemble des sources d’énergie utilisées pour produire électricité, chaleur, carburants ou autres services. Il reflète les choix d’un pays en matière de développement durable, souveraineté énergétique et lutte contre le changement climatique.
Cet article explique ce concept, avant de se pencher sur le mix énergétique français, l’un des plus bas carbone au monde.

Le mix électrique en France : chiffres clés 2023–2024
En 2023
Selon les données officielles :
- Nucléaire : 64,2 % de la production d'électricité
- Renouvelables : environ 28 %, réparties entre hydraulique (11,5 %), éolien (9,9 %), solaire photovoltaïque (4,3 %), biomasse et déchets (~2 %)
- Fossiles (gaz, fioul, charbon) : environ 7,6 %, charbon marginal
En 2024
Le mix a atteint un niveau record de décarbonation :
- Production électrique totale : ~536,5 TWh, plus haut niveau depuis 5 ans (RTE)
- Nucléaire : ~67 % (~361,7 TWh) ; hydraulique (~14 %) ; éolien + solaire combinés : ~13 % (~70 TWh)
- Total renouvelables (hydro, éolien, solaire) : ~28 %.
- Part décarbonée (nucléaire + renouvelables) : ≈ 95 %.
- Fossiles : ~19,9 TWh, soit moins de 5 % du mix, niveau le plus bas depuis les années 1950
- L’intensité carbone électrique tombe à 21–21,3 g CO₂/kWh, un record national. L’intensité carbone est un indicateur clé pour évaluer la propreté environnementale d’un système dans différents contextes.
Ce bilan traduit une évolution majeure vers un mix électrique quasi entièrement bas carbone.
Tendances 2025 et à venir
En avril 2025, la France a généré environ 98 % de son électricité à partir de sources propres, nouveau record européen.
Le nucléaire demeure central (≈ 70 % de l’électricité), mais sa part en capacité installée est en baisse (39 % en 2024 contre 45 % en 2019), pour favoriser la diversification via les renouvelables (solaire, éolien).
Pourquoi ce mix français est singulier ?
- Nucléaire dominant et pilote : La France produit une large part de son électricité via ses réacteurs, limitant fortement l’usage du charbon et réduisant sa vulnérabilité énergétique.
- Renouvelables solidement présentes : Malgré une part modérée, leur progression est remarquable, spécialement solaire et éolien.
- Pragmatisme et décarbonation : Le mix français est l’un des plus faibles en émissions au monde, grâce à une combinaison judicieuse de sources bas carbone.
- Cycles de vie maîtrisés : Le déploiement de technologies renouvelables, ainsi que la forte capacité de production nucléaire, assurent une plus grande souveraineté énergétique.
Objectifs à l’horizon 2030–2035
Selon la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), la part des énergies fossiles doit chuter de 60 % (2021) à 42 % en 2030, puis 29 % en 2035, pour tendre vers zéro fossile en 2050
L’électricité renouvelable doit atteindre 40 % de la consommation finale en 2030 (SNBC), notamment via un ambitieux déploiement solaire et éolien.
Conclusion
Le mix énergétique représente le socle de la politique énergétique d’un pays. En France, ce mix est désormais extrêmement décarboné, porté par une production nucléaire solide et une montée en puissance des renouvelables. L’objectif est clair : éradiquer progressivement les énergies fossiles pour atteindre la neutralité carbone dans les décennies à venir. La trajectoire engagée traduit une vision durable et réaliste, où compétitivité, sécurité et écologie sont étroitement liées.